Marcel Jousse en Afrique

Marcel Jousse au service de la réalité africaine:
Création d’un « Laboratoire interdisciplinaire des réalités endogènes », regroupant une vingtaine de chercheurs africains, par une démarche « auto-ethnologique » analogue à celle de Jousse.

 » Jousse a décrit de manière précise des réalités qu’il ne pouvait pas jusque là exprimer en français. Par exemple, « verbo-moteur »: là où plus d’un lecteur de France métropolitaine verrait du jargon incompréhensible, lui a vu enfin une possibilité de nommer ce qui fait la vie quotidienne normale de son ethnie, c’est-à-dire ses gestes ethniques. »
Voir https://www.marceljousse.com/jousse-au-service-sciences-humaines-afrique/

Joseph, l’homme qui sauva Dieu (Frédéric Gatineau)

Ci-après un texte de Frédéric Gatineau, prêtre du diocèse de Corbeil-Essonnes, reproduit avec son autorisation.
(Paru dans « D’une rive à l’autre », 18 décembre 2022).

Il est bien difficile d’imaginer la tristesse de Joseph. Sa bien-aimée, sa promise est enceinte et il ne comprend pas. Sa première décision est rationnelle, raisonnable et logique. Il décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet… Les projets, les projections, les bilans, les plans, les programmes, les calculs, les schémas… Tout cela pouvait conduire et devait conduire à la décision finale. La raison plaidait pour cette solution. La loi de Moïse plaidait pour cette solution. La religion plaidait pour cette décision, et son orgueil blessé de fiancé plaidait pour cette décision.

« Répudier en secret » mais qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire? L’enfant va grandir en Marie, il va prendre sa place. Ça finira par se voir qu’elle est enceinte, ça se saura. En secret ou pas, répudiée, Marie court le risque de toutes les femmes répudiées et réputées adultères. Si Joseph l’a répudiée alors qu’elle porte un enfant c’est qu’elle a été infidèle, elle est donc potentiellement passible de la peine prévue pour les femmes infidèles : la lapidation.
Un jour, bien plus tard, Jésus sauvera une femme de la lapidation. En renvoyant chacun à sa conscience il cassera la foule compacte prête à exécuter la Loi en s’apprêtant à exécuter la femme.

Le jour où Joseph apprend la bouleversante nouvelle, il ne va pas d’abord agir, il va dormir. Le sommeil est un très bon médicament pour l’âme, pour l’esprit et pour le corps. La nuit de Joseph va lui porter conseil. Joseph a eu la sagesse de dormir. Et l’ange lui a parlé dans un songe. On peut donc baser sa vie sur un songe ! Le songe c’est peut-être la part de spirituel, de souffle, d’inspiration, la part de grâce dont nous avons tous besoin.

« Prends chez toi Marie et l’enfant ». Ce jour-là Joseph avait le pouvoir de sauver Marie, et non seulement de sauver Marie mais de sauver l’enfant qu’elle portait. Ainsi il n’est pas exagéré de dire que Joseph en sauvant Marie a sauvé le Fils de Dieu et même d’oser dire qu’il a sauvé Dieu sur Terre.

Joseph se réveille et il a décidé. Il a écouté le silence de Dieu. Il a pris chez lui Marie, son épouse, habitée par le Verbe. Ici, Joseph ne prononce aucun mot, il agit. Il parle en agissant.

Joseph n’est pas le géniteur, il sera le père. La paternité ce n’est pas qu’une affaire de génétique ou de biologie. Être géniteur, quand ça marche, ça n’est pas très compliqué. Cela ne demande guère d’efforts, ni de temps, ni d’attentions, ni de soins. En revanche être père, c’est autre chose. Élever, faire grandir, éduquer transmettre, accompagner, c’est l’affaire de toute une vie.

Joseph, selon la parole de l’Ange, c’est toi qui appelleras l’enfant « Jésus ». C’est ton rôle de père de le nommer, de le présenter au monde comme « Yeshua » c’est-à-dire « le Seigneur sauve ». C’est toi Joseph qui as sauvé le seul Sauveur.

Père Frédéric

Un nouveau livre: « Les mots et les noms dans la Bible »

Après un an de travail, voici mon nouveau livre, sur la Bible.

Un peu comme mon livre « Les mots et la foi », c’est un dictionnaire de mots ou de noms, associant à chaque entrée une série de citations bibliques. 350 pages… Exemple

A partir de plus d’un millier de termes, noms, ou expressions figurant dans la Bible, je propose au lecteur, débutant ou expérimenté, d’approfondir ses connaissances, de rapprocher des mots ou des passages, etc., de se poser des questions.

Le livre s’adresse en partie aux débutants, comme mon livre précédent. Mais il est en même temps un peu technique, et devrait intéresser celles et ceux qui aiment lire la Bible et réfléchir; approfondir leurs connaissances.

Certains points sont développés dans des encadrés, par exemple l’histoire d’Abraham, les douze « petits » prophètes, etc. Des tables et de nombreuses annexes complètent le livre. La bibliographie renvoie à de nombreuses ressources (yc Internet).

Vous pouvez lire intégralement les 15 premières pages du livre sur le site de l’éditeur, en 
https://www.bod.fr/librairie/les-mots-et-les-noms-dans-la-bible-philippe-lestang-9782322434701

(Cliquer en haut à gauche sur « Lire un extrait »).

Le livre peut être commandé chez tous les libraires (pas les maisons de la presse).

*** Il est aussi disponible au format Kindle (sur le site Amazon), ainsi qu’au format ePub (sur le site BoD) –   PRIX  1 euro !  –  !!

Vos commentaires son bienvenus ! Ecrivez-moi en commentaire à ce billet de blog, en mentionnant votre adresse mel (que je ne publierai pas) si vous voulez engager un dialogue.

Bonne lecture!

Une thèse – de référence – sur Marcel Jousse

Titus Jacquignon vient de consacrer de nombreuses années à une réflexion sur ce que Marcel Jousse apporte, et peut encore apporter.

Les travaux de Marcel Jousse comprennent certes la célèbre ”gestuation”, mais vont surtout dans diverses directions liées à l’origine des évangiles.

Cette thèse est vraiment un travail de référence, et je conseille à tous ceux qui s’intéressent à la Bible, et à son approfondissement, de lire l’article ci-dessous (quelques lignes en allemand, puis le texte est en français !!):

Questions « non résolues »…

Lorsque j’étudie un texte biblique, ou du moins sa version française, il arrive que je sois insatisfait par un mot ou un groupe de mots utilisé par une traduction. En général j’arrive à proposer une alternative: voir par exemple à la fin du billet ci-dessous mon étude sur les Philippiens . Une ressource très utile à cet effet est le site « Djep », alias La Référence biblique.

Et puis il y a des cas où je sèche: aucune des traductions listées par « Djep » ne donne de solution satisfaisante (de mon point de vue). Ce sont ces « Cold cases » que je vais lister peu à peu ci-dessous, en explicitant un peu le problème.

Philippiens 4,19: « Mon Dieu comblera tous vos besoins …« 

Pourquoi Paul parle-t-il ainsi ? Il s’adresse à des croyants ! Peut-être est-ce une façon – littéraire (!) – de dire « Je crois fermement que Dieu.. »
J’aimerais avoir une clarification ! Et surtout une autre formulation!

Traduction de Philippiens 2,1-4

Devant lire, à la messe d’aujourd’hui (Lundi 31° semaine du temps ordinaire), le début de Philippiens 2 (versets 1 à 4), j’ai trouvé que la traduction liturgique était vraiment insatisfaisante, et avec l’accord du prêtre, j’ai lu la traduction suivante, que j’avais élaborée:

Lettre de Saint Paul aux Philippiens (2,1-4)

Frères,

Si vous trouvez dans le Christ votre réconfort
et si son amour vous encourage ;

S’il y a entre vous une communion dans l’Esprit;

Si vous avez de la tendresse et de la bonté les uns pour les autres,

Alors, comblez-moi de joie en vivant en plein accord;
en ayant un même amour;
en étant unis par le cœur et la pensée.

Ne faites rien par esprit de rivalité ou par gloriole.
Mais, avec humilité,
considérez les autres comme supérieurs à vous-mêmes.

Que personne ne recherche son propre intérêt;
mais qu’il pense aussi à celui des autres.

—-

Continuons: Dans la lecture du samedi suivant (Ph 4,10-19) de nombreuses imperfections apparaissent dans la Traduction Liturgique, que d’autres traductions évitent: « refleurir » – « j’ai été formé » – « vous avez bien fait » – « les recettes et dépenses » – « s’ajoutera à votre compte » – « tout reçu » – « comme une offrande » (!) – « mon Dieu » – etc.
C’est ce dernier point, « mon Dieu », l’un des rares pour lesquelles les autres traductions n’offrent pas de solution meilleure, pour lequel j’aimerais trouver au moins une explication – car on ne parlerait plus comme cela aujourd’hui.

J’ouvre donc dans ce blog un nouveau billet, appelé provisoirement « questions non résolues », où je noterai les points comme celui-là, pour lesquelles je n’ai pas vu de solution.

« Strong », si vous savez un peu de grec.

Je connaissais de nom depuis longtemps les « numéros strong », et je n’avais pas compris combien c’est simple et utile – à condition de connaître l’alphabet grec et éventuellement aussi l’ordre des lettres de cet alphabet (α β γ δ ε ζ η θ ι κ λ μ ν ξ ο π ρ σ τ υ φ χ ψ ω); ainsi que par exemple de savoir distinguer le omicron de l’oméga ! Pas besoin d’un niveau universitaire.

Oui, c’est vraiment très utile si on veut aller plus loin que de se baser sur le français pour lire la Bible.

Et le premier livre que doit alors avoir l’apprenti bibliste, c’est le « Nouveau Testament interlinéaire grec français ». Un exemple: je m’interrogeais sur le mot « digne », qui apparaît notamment en Mt 8,8 (« Je ne suis pas digne que tu entres chez moi ») et en Mt 10:37 (« Qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi »).
En regardant le texte grec pour ces versets, on voit que le mot grec n’est pas le même ! « ikanos » d’un côté, et « axios » de l’autre !

(Voir aussi en ligne des outils interlinéaires comme https://theotex.org/ntgf/matthieu/matthieu_1_gf.html).

Et c’est alors qu’interviennent les numéros strong ! Ils permettent d’avoir la liste (et le texte) de tous les passages où « ikanos » est employé, et de ceux où « axios » est employé! Génial. Voici comment faire:

Pour trouver le numéro strong d’un mot grec, allez d’abord ici: https://www.lueur.org/bible/hebreu-grec/ et tapez simplement à droite, en lettres françaises, « axios ».
Surprise, il y a deux réponses, mais la deuxième correspond à l’adverbe ἀξίως et non à l’adjectif ἄξιος !

Cela vous donnera le numéro strong du mot: 514
Pour ikanos c’est 2425; ce mot veut dire « suffisant » (« Je ne suis pas suffisant »!).

Ensuite allez en https://emcitv.com/bible/strong/search-bible-strong.php et tapez le code., puis cliquez sur le résultat. En colonne de droite vous voyez apparaître tous les versets où est utilisé le mot .
Par exemple pour axios: https://emcitv.com/bible/strong-biblique-grec-axios-514.html (39 occurrences !).

Il vous reste à réfléchir sur les diverses nuances auxquelles ces deux mots correspondent !

Bonne route !

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Ci-dessous photo d’une page du NT interlinéaire: A gauche, deux traductions en français: TOB et BFC.

Trois « comparateurs » bibliques

Quand on cherche à citer un certain passage de la Bible, il est pratique d’avoir sous les yeux les différentes façons dont ce passage a été traduit par les nombreuses bibles existantes.

Voici trois sites qui rendent ce service:

http://djep.hd.free.fr/LaReferenceBiblique/

https://www.levangile.com/Comparateur-Multi-Bible.php

https://www.bible.audio/comparateur-multi-bible.php

Chacun a ses qualités: bibles citées, et ergonomie!

Traduction à la carte…

Le site « La référence biblique » permet de visualiser, en parallèle, pour chaque verset de la Bible, plus d’une vingtaine de traductions! Cela peut être vraiment utile pour approfondir certains passages.

Je viens de m’en servir pour établir une traduction qui me plaise du premier verset du psaume 1 – je continuerai peut-être pour la suite du psaume.

L’image ci-dessous montre une partie des traductions proposées – il y en a 27 !
Et j’ai fabriqué une nouvelle traduction en choisissant les éléments qui me plaisent: qui me paraissent les plus satisfaisants pour un lecteur français moderne. Les flèches sur l’image indiquent mon choix.

Cliquer (puis cliquer à nouveau!) pour agrandir !