« … ou de tuer? » (Marc 3,4)

Dans la synagogue où Jésus est entré un jour de sabbat, il y a un homme « à la main desséchée ». Jésus demande aux personnes présentes:

« Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien ou de faire le mal? De sauver une vie ou de tuer? « 

Le texte grec dit vraiment cela… Certaines traductions ont choisi cependant de modifier la chose:
BFC: « … la vie d’un être humain ou de le laisser mourir »
Anselm (USA): « … ou de la détruire »

La Bible de la liturgie a gardé « tuer », qui est la traduction exacte, mais qui surprend l’auditeur. Dommage.

Comme il n’y a pas là une « erreur » de la TL, je ne mentionne pas ce point dans la liste des corrections.

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Hébreux 4 (début)

Nous avons l’habitude, le vendredi à la messe de la paroisse, d’échanger sur les textes du jour qui viennent d’être lus.
Ce matin jeudi, j’ai jeté un coup d’oeil aux textes de demain (1° semaine du temps ordinaire année impaire), et me suis arrêté sur l’épître aux Hébreux (4, 1 à 5 et 11).

Texte difficile… Ou du moins texte dont les traductions me laissent insatisfait.
Voici le texte dans la traduction liturgique:

Frères, craignons, tant que demeure la promesse d’entrer dans le repos de Dieu,
craignons que l’un d’entre vous n’arrive, en quelque sorte, trop tard.
Certes, nous avons reçu une Bonne Nouvelle, comme ces gens-là ;
cependant, la parole entendue ne leur servit à rien, parce qu’elle ne fut pas accueillie avec foi par ses auditeurs.
Mais nous qui sommes venus à la foi, nous entrons dans le repos dont il est dit :
Dans ma colère, j’en ai fait le serment : On verra bien s’ils entreront dans mon repos ! (1)
Le travail de Dieu, assurément, était accompli depuis la fondation du monde,
comme l’Écriture le dit à propos du septième jour :
Et Dieu se reposa le septième jour de tout son travail.
Et dans le psaume, de nouveau :
On verra bien s’ils entreront dans mon repos !
Empressons-nous donc d’entrer dans ce repos-là, afin que plus personne ne tombe
en suivant l’exemple de ceux qui ont refusé de croire.

Wouh!
Cela commence bizarrement avec la répétition du « craignons »… Et on ressent, en lisant le texte, comme un mélange entre le Premier Testament et le nouveau.
Ajoutons la références du psaume (1): Psaume 94 (95) dernier verset, dans une version que je ne connais pas.

Essayons de tirer les choses au clair, en utilisant différentes autres traductions que je me suis empressé de consulter, chacune donnant un petit bout de solution. Et en ajoutant quelques notes.
Je ne répète pas les phrases complètes à chaque fois, ce serait trop lourd. Je pars de mes interrogations.

« Tant que demeure » la promesse (d’entrer dans le repos de Dieu)
Plusieurs Bibles traduisent plutôt: « Alors que nous est laissée la promesse… » (que nous pourrons entrer dans le repos de Dieu).
Jésus n’emploie pas cette expression de « promesse, mais bon, il s’agit du salut qui nous est ouvert !

« Craignons que l’un d’entre vous« 
Bible en Français Courant: « Prenons donc bien garde que personne parmi vous »

« … n’arrive en quelque sorte trop tard »
Nouvelle Bible Segond: « ne semble l’avoir manquée »

« Certes, nous avons reçu une bonne nouvelle… »
TOB : « la bonne nouvelle ».

« ..comme ces gens-là »
Note de la TOB: La bonne nouvelle de l’évangile est comparée ici à l’invitation aux Israélites à entrer dans la Terre promise »

« … la parole entendue ne leur servit à rien … »
Comprendre: La première génération n’est pas entrée dans la Terre promise; seulement leurs enfants.

« Mais nous, … nous entrons dans le repos… »
Je comprends: Les promesses faites aux chrétiens ne concernent pas seulement la vie future, mais la vie actuelle, si elle est entièrement basée sur la foi.

« Le travail de Dieu .. était accompli »
BFC: « L’oeuvre de Dieu »
Je comprends: Dès l’origine, tout était prévu, « créé » par Dieu: le développement de la révélation – y compris Jésus -, et la montée dans l’Esprit qui est proposée aux hommes par le christianisme. L’auteur de la lettre aux Hébreux en donne comme « preuve » le repos du 7° jour.

Voili – voilà !
Il m’a fallu un certain nombre d’heures pour arriver à cette explicitation. Je n’aurais pas le courage – ni le goût – de le faire pour l’ensemble de la lettre.
Je l’ai fait il y a une vingtaine d’années pour la Lettre aux Éphésiens, autrement centrale dans le christianisme. (Livre sorti chez BoD).

Additif: Une méthode complémentaire, utile lorsque l’on veut essayer de comprendre un texte après en avoir fait l’analyse comme ci-dessus, est d’essayer de le résumer: dresser la liste des mots ou idées; puis s’efforcer d’énoncer ce que l’auteur entend par ces mots ou idées.
Il peut se poser alors la question d’une adaptation des formulations de l’auteur – 1° siècle – pour les exprimer à la façon dont nous comprenons actuellement notre foi. Tout un programme…

On peut cependant tenter un bref résumé : L’auteur compare la vie chrétienne à la situation qui était celle des Hébreux pendant les 40 ans dans le désert. Dieu leur avait promis l’entrée dans la Terre Promise. Le livre de l’Exode raconte que leur manque de foi a conduit à ce que, à quelques exceptions près, ils sont morts sans y entrer. De même, nous dit-il, entrons fermement dans la foi. Et entrons dès à présent dans le repos en Dieu (vie spirituelle appuyée sur Dieu).