Une interprétation différente du Cantique des Cantiques

Je découvre sur le site http://www.lueur.org/textes/ une série de textes détaillés proposant une approche du Cantique des cantiques complètement nouvelle pour moi:

– Le récit ferait intervenir, d’après ce site, non pas une femme et son bien-aimé, mais trois personnages, le troisième étant le roi Salomon. La femme, venant de la campagne, vient d’arriver dans le harem du Roi, et il essaie de la séduire, tandis qu’elle ne pense qu’à l’homme qu’elle aime. Au delà de cette interprétation, on peut naturellement y voir aussi la relation de l’âme avec Dieu.

– Et d’autre part, dans un autre texte du site, il est proposé que la femme soit en réalité la nation d’Israël, qui perd sa relation avec son Dieu pour être enfermée dans les richesses de la royauté.

Le résumé ci-dessus est bien maladroit, et rend mal compte de la richesse de la réflexion de l’auteur; voir:

http://www.lueur.org/textes/ba-etude-cantiques3.html

et http://www.lueur.org/textes/ba-etude-cantiques4.html

PS: La « Bible des peuples », en note du chapitre 1, propose une hypothèse bien différente: « La Bien-aimée n’est autre que la communauté pauvre et fervente, qui vient de retrouver sa terre de Palestine après l’exil, cette vigne qu’elle n’avait pas su garder(v. 1.6) »; et ici aussi « le roi, le bien-aimé, est le Seigneur. »

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Emmaüs: « Il est apparu à Simon » (quel Simon?)

Le célèbre passage des pélerins d’Emmaüs se termine par la phrase suivante (Luc 24,34): « Il est apparu à Simon.. »

J’ai eu la chance, il y a déjà longtemps, d’entendre une présentation de ce passage par Pierre Perrier, et il est clair, quand on l’écoute, que le « Simon » mentionné ici n’est pas Simon-Pierre, contrairement à ce que précise à tort la traduction liturgique (le mot « Pierre » n’est pas dans le texte grec).

On trouvera sur le site eecho.fr le détail de l’explication de Pierre Perrier, qui montre aussi comment certaines bizarreries du texte grec proviennent, selon lui, d’une mauvaise traduction de l’araméen qui serait le texte original.

Deux disciples, Cleophas et un autre, bouleversés par la rencontre qu’ils viennent de faire du Christ ressuscité, viennent témoigner devant les Apôtres. Ils parlent à tour de rôle, et le deuxième, « Simon », confirme les dires du premier.

Il faut deux témoins pour que le témoignage soit valide.

Lisez attentivement le texte de Pierre Perrier!

On aimerait que, à tout le moins, son hypothèse soit mentionnée en note de nos Bibles.

P.S.: Ah! Et puis il y a la finale de Marc (16,12-13): « Après cela, il se manifesta sous un autre aspect à deux d’entre eux qui étaient en chemin pour aller à la campagne. Ceux-ci revinrent l’annoncer aux autres, qui ne les crurent pas non plus.  » Tiens, nous disait le prêtre à la messe aujourd’hui: on ne parle pas de l’apparition « à Simon »…
Donc Marc corrobore plus ou moins l’interprétation de Pierre Perrier !