Mettre les psaumes « à sa main »…

Ce vendredi dans notre groupe Bible, nous avons étudié quelques psaumes proposés par une des participantes: psaumes 23(22), 25 et 27.
Comme d’habitude, chacun a lu quelques lignes dans la traduction qu’il utilise, et nous avons été frappés par les différences importantes d’une Bible à l’autre.
Exemple dans le psaume 24/25, sur la seconde partie du verset 20; comparons les traductions:

Liturgie: « Je m’abrite en toi; épargne-moi la honte. »
Nouvelle Segond: « Que je n’aie pas honte: c’est en toi que je trouve un abri. »
TOB: « J’ai fait de toi mon refuge, ne me déçois pas! »
Jérusalem: « Point de honte pour moi; tu es mon abri. »
Bible des peuples: « que je ne sois pas déçu d’avoir compté sur toi »
Hébreu mot à mot (Hänssler): que je ne sois pas déçu car je m’abrite en toi.
BFC: « Que je n’aie pas à regretter d’avoir eu recours à toi! »
de Beaumont: « Que je n’aie pas de honte à me blottir en toi »

On voit combien le participant à un groupe biblique peut être désorienté devant cette diversité de significations. C’est l’une ou l’autre des traductions qui paraîtra plus satisfaisante à chacun.

La plupart des chrétiens ne disposent pas chez eux de nombreuses traductions. Mais le problème qui peut se poser à tous, c’est de transformer un texte froid ou difficile à comprendre, en un texte qui vous porte dans la prière quotidienne.

C’est ce que l’on pourrait appeler « mettre les psaumes à sa main »: choisir une version qui vous porte, ou encore la créer, en combinant des éléments venant de différentes traductions.

En réfléchissant à ce qui précède, j’ai retrouvé un texte de 1999 où je suggérais une « lecture priante de la Bible« . C’est bien de cela dont il s’agit ici aussi: avoir un texte des psaumes avec lequel on se sent à l’aise, loin du vocabulaire suranné qui est parfois utilisé.

Noter aussi que Stan Rougier a publié un livre, « Montre-moi ton visage », adaptation des psaumes – souvent très proche en fait du texte biblique.

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Où a eu lieu l’Ascension?

Matthieu la situe en Galilée, Luc à Jérusalem,… Alors?

D’abord, l’Ascension n’a probablement pas été un événement « physique » visible, quoi qu’en disent Matthieu et Luc. L’Ascension, c’est une façon de parler du fait qu’à un moment donné le Christ ressuscité a cessé d’apparaître aux disciples (voir dans 1 Co 15,5 et suivants une liste d’apparitions). A partir du moment où il n’apparaît plus, c’est qu’il est retourné auprès du Père; « remonté ».

J’ai posé à un bibliste qui m’est proche 🙂  la question du « lieu » de l’Ascension. Je la lui ai posée « entre deux portes » – il était pressé: Pourquoi cette différence entre les évangiles?
Réponse (si j’ai bien retenu/compris): Pour Matthieu, qui écrit pour des communautés vivant dans le nord du Moyen Orient, Jérusalem est le lieu à fuir; la Galilée par contre est le symbole des nations.
Pour Luc, Jérusalem est le point d’où part la mission vers le monde entier (cf. les Actes); Luc; lui, n’est peut-être pas juif…; en tout cas il n’est pas originaire de Judée.

A approfondir?

Lystres, Jude (textes du lundi de la 5° semaine de Pâques)

Deux petites remarques, concernant des points que j’avais jusqu’à présent mal compris:

– En Actes 14, quand Paul et Barnabé voient que l’infirme « a la foi pour être sauvé », j’avais toujours eu tendance à comprendre cette affirmation comme une condition préalable au miracle, et que c’est le miracle qui est pour lui « le salut »: il a la foi, donc je peux le guérir.
Je sais que le verbe « sauver » a les deux sens, matériel et spirituel, et c’est bien ainsi; mais maintenant je comprends:
1- l’infirme est « entré dans la foi » et donc fait partie de ceux qui sont « appelés au salut par le Christ »; il a la « foi pour être sauvé ».
2- Paul décide ensuite (sous l’inspiration de l’Esprit) de guérir ce nouveau croyant de son infirmité.
D’accord c’est juste une nuance; et je ne sais pas si je m’exprime clairement!

– Dans l’évangile maintenant (Jean 14,22), Jude demande à Jésus: « Comment se fait-il que tu te manifesteras à nous et non pas au monde? » Et Jésus semble répondre « à côté »: « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole; (.. mon père et moi ..) irons demeurer auprès de lui ».
Et c’est bien une réponse: c’est dans l’amour que nous pouvons voir la manifestation du Seigneur: en nous!
C’est en aimant, en restant fidèle à la parole, que l’on peut « voir Dieu »: voir sa manifestation dans le monde.

« Mes brebis écoutent ma voix » (Jn 10,27)

Le diacre qui faisait l’homélie aujourd’hui nous faisait remarquer la différence entre « parole » et « voix » !
Certes nous écoutons la parole de Dieu, et nous la transmettons. Mais la voix, elle, on ne peut pas la transmettre à quelqu’un d’autre: il faut que chacun l’écoute pour lui-même.

Chacun de nous est invité à écouter la voix de Jésus qui s’adresse à lui!  C’est cela qui nous permettra de construire ensemble l’Eglise.

Egalement en:
– Jean 3, 8 et 29: voix du vent, et voix de l’époux;
– Jean 5,25 et 28: Les morts entendront la voix du Fils;
– Jean 5,37: la voix du Père;
– Jean 10, 3 4 et 16
– Jn 12, 28 et 30 (voix du Père: « Je l’ai glorifié »).

Dans les synoptiques il y a seulement la voix du Père, au baptême et à la transfiguration.

« La femme de Saint Pierre »

C’est le titre d’un livre d’Armel Job (Editions Labor), composé de douze récits sur des personnages secondaires des évangiles.
Plein d’humour, décalé, il montre une sorte « d’envers du décor », à travers des personnages qui pour certains n’ont guère connu Jésus.
Comme ce disciple de Jean-Baptiste (« le plongeur ») qui comprend pourquoi celui-ci a continué à baptiser au lieu de suivre Jésus, trop différent.

Une occasion de voir d’un oeil nouveau des épisodes bien connus, de Nazareth à la croix.

Additif le 13 mai: Je n’avais pas achevé le livre quand j’ai écrit, enthousiasmé, le commentaire ci-dessus. Les deux derniers textes du livre sont malheureusement, à mon avis, nettement inférieurs, et si tout le livre avait été de ce niveau je n’ en aurais pas parlé. Le récit qui donne son titre au livre, l’avant-dernier, pose une question intéressante mais est un peu forcé je trouve. Quant au dernier texte, on peut regretter que l’auteur n’ait pas suivi l’excellente piste proposée par le père Bruckberger (Marie-Madeleine, femme hellénisée); et supposer que Jésus et elle ont eu une relation sexuelle en public ne me paraît pas finir le livre en beauté.

L’idée que les femmes suivant Jésus étaient des prostituées, que l’on retrouve dans plusieurs des textes, est nettement contraire au chapitre 8 de l’évangile de Luc, qui mentionne notamment la femme de l’intendant d’Hérode.